C’était Eric, son petit ami. Il n’était pas censé rentrer avant trois jours. Avec un large sourire, il entra, un peu essouflé par la monté des six étages. Il déposa ses bagages, et sans mot dire alla enlasser sa compagne. Il fit durer ce premier échange de tendresse, qu’il avait rever depuis plusieurs mois. Son voyage Erasmus fini, il avait eut hate de la retrouver.
Il sentais l’odeur de sa peau melée à celle de ses cheveux. Il s’ennivrait. Il goutait la volupté de ses lignes fines, mais fortes à la fois de gymnaste. Il avait eu envie d’elle tellement de fois, seul dans son lit, là-bas, en Ecosse. Il avait imaginé ce jour, de l’amour avec elle, qu’il ferait avec l’empressement du retour. De la manière qu’il prendrait pour la déshabiller lentement, en découvrant chaque partie de son corps, comme s’il s’agissait d’une Terra Incognita, d’un Nouveau Monde. Il découvrirait ses sein et les embrasserait. Il sentirait les tétons se rédirent sous l’effet de l’excitation. Puis, il descendrait ver la tiédeur de son sexe. Son corps se tordrait sous les spasmes crées par la montée du désir, jusqu’à l’explosion finale, l’orgasme. A près tout, c’était le centenaire de Duras. Et Eric avait lu l’Amant dans le train. Cela l’avait mis dans de bonnes dispositions.
"J’ai faim de ton corps" lui dit-il
Les derniers rayons du soleil qui traversaient, en oblique, la chambre de Bianca, la réveillèrent. Quelle heure était-il ? Elle ne saurait le dire.
Elle voulut se lever mais découvrit que des liens, soigneusement attachés aux barreaux du lit, la gardait prisonnière.
Elle appela Eric, qu’elle avait entendu parler à l’autre bout de son studio, avec les amis qu’il avait rameuté peu après son arrivée surprise.
Elle aimait Eric. Simplement, pleinement, sans se poser de questions.
La confiance qu’ils avaient l’un envers l’autre leur permettait les délires les plus fous. Comme celui de tout à l’heure.
Elle se rendit compte qu’elle pouvait tout de mˆeme atteindre son paquet de clopes, et se ménagea une pause.
Elle prit une première bouffée de cigarette, et constata les dégˆats : des draps en vrac, des fringues par terre, partout dans sa chambre, des slips de mecs, des jeans, des t-shirts enlevés à la va vite.
Une deuxième bouffée de cigarette lui fit penser à ce qu’elle avait gouté peu de temps avant, les copains d’Eric étaient vraiment généreux, attentionnés.
Elle avait aimé toucher tous ces corps palpitant, sentir leurs veines se gonfler, alors que le désir les envahissait tous, une véritable harmonie s’était emparée d’eux.
Ensemble, ils avaient franchi les étapes de la découverte des corps.
Approcher, caresser. Zones humides. Désir en mains. Regards complices.
Elle appela à nouveau Eric afin qu’il se décide à la détacher.
Ces premieres douceurs prenaient fin. L’inquiétude furtive de Bianca se dissipa tel une nuée d’hirondelles.
Les liens étaient au sol. Elle les avait désiré, provoqué. Elle était détaché et satisfaite. L’Amazone emplissait la pièce.
Situation cocasse pensait elle, réduire son espace, ses mouvements pour mieux ressentir la douceur, le souffle chaud, et les petits crachats dociles de son bel amour. L’inconscience en prime.
Eric avait été inquisiteur et le droit qu’il s’était arrogé l’avait rassasié. Les deux amants étaient maintenant face à face, debout et nus. presque egal. La bite d’Eric était encore gonflée, échaudée par le flux de sang, qui avait fuit son cerveau pour participer à cette fete, faite de mouvements circulaires, souples et parfois arrogants. La belle toison de Bianca reprenait son souffle, attendait un nouveau round. Elle se demandait comment maitriser le prochain assaut d’un bassin parfois brutal et inattentif à son enveloppe si accueillante, aux allures d’origine.
Face à face, les deux amants préparaient la reprise, la lutte des classes allait laissée place à des jeux doux. Le vent au dehors crachait à nouveau. Quelqu’un frappa à nouveau à la porte.
Bianca se secoua. Qui donc pouvait passer à cette heure ? Elle n’attendait personne. Eric la regardait avec insistance : il ne voulait pas aller ouvrir. Avec un petit sourire mutin, alors que l’intrus s’acharnait à frapper à la porte, elle s’enroula dans une serviette et s’en alla ouvrir.
"Salut grosse, bien ou bien ? J’te dérange pas en pleine nouba là J’espère, t’as l’air d’etre toute nue sous ton pull si tu vois ce que je veux dire".
Jean-Patrick, le meilleur ami de Bianca, et son confident. Elle avait toujours apprécié son esprit vif et son tact sans pareil. Il avait toujours été d’une grande aide dans les moments difficile de Bianca, et celle-ci lui en était très reconnaissante.
"Tu pourrais répondre ma gueule ! T’as pas l’air jouasse de me voir, t’as donc pas une 1664 à proposer à un vieux pote ?"
S’invitant plutot qu’étant invité, il entra dans la maison, et se dirigea directement dans la cuisine. Bianca s’élança vivement derrière lui mais sans le vouloir, elle fit tomber la serviette. D’un air amusé mais si particulier, Jean-Patrick la "désabilla" (si j’ose dire) du regard.
"Ah c’est sure, t’es mieux carrossée que ma 205 GTI, et pourtant je l’ai tunée !"
Quel grand séducteur ! Bianca rougit involontairement devant ce compliment si beau et inatendu. Elle avait toujours eu un faible pour les poètes et Jean-Patrick était ce qu’elle avait trouvé de mieux dans le domaine... mais Eric attendait dans l’autre pièce.
Pudiquement, Bianca essaya de se cacher comme elle put, de ses mains trop petites à son gout. La situation lui échapait, elle le sentait bien, d’autant que Jean-Patrick déboutonait sa chemise.
"Allé, viens, je vais te montrer comment j’utilise mon mégazord, tu m’en dira des nouvelles !"
"Mais... Eric m’attend dans la chambre !"
"C’est tant mieux cousine ! Il va pouvoir filmer !"
Quel pragmatisme ! Bianca ne comprenait pas pourquoi avec un tel esprit d’initiative, des idées aussi révolutionnaires, Jean-Patrick n’était pas encore entré en politique. Il aurait pu aisément devenir conseiller municipal de Sainte Glaire les Borignolles, la petite commune de 238 habitants dans laquelle il vivait.
Il serait difficile de décrire ce qui se passa ensuite. L’entrée en scène de Jean-Patrick donna apparemment des idées à Eric, et à deux, ils s’occupèrent de Bianca. Elle en sorti ravagée comme si une division de panzer 4 lui était passée dessus. D’ailleurs, elle était certaine d’avoir quelques cotes et un bras cassé.
Jean-Patrick, dans un grand élan de générosité, proposa :
"Bon, c’pas tout ça, mais j’vous paye une pizza domino et r’met ça, nan ?"
