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Valo
évaporée
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Elle s’était rendue à la clinique comme prévu, rue Gabriel Péri. Sous les arbres, dans un petit coin ombragé, la peur l’avait saisie d’un coup. Une grande main grise s’était emparée de ses sens comme de sa raison. Elle avait voulu y aller seule, s’était cru plus courageuse qu’une autre, mais à présent, sur son bout de trottoir du quartier des Charpennes, à travers les passants qui ne la voyaient pas, elle s’évaporait. Ne souhaitant pas savoir ce qui se tramait en elle, ni de quoi était constituée cette tache sur son cerveau.

Elle avait pris une grande inspiration, relevé les yeux. Un vol d’oiseau était passé juste au-dessus d’elle, lui chuchotant : sauve-toi, vis.

Demi-tour. Tram. Maison. Son amoureux travaillait ce matin-là, il n’y avait personne à la maison. Elle pris sa valise rouge, tout ce qui lui tombait sous la main, pele-mele : ballerines marron, romans, robes et tricots. Elle était sortie sans laisser un mot, s’était évaporée de son existence, son cerveau assombri. La tache brumeuse sur le scanner demeurerait sans nom, donc sans réelle portée sur sa vie.

Jusqu’à ce matin où elle ouvrit la porte. Sur le perron, personne, juste une grande enveloppe beige. Expéditeur : Hopital des Charpennes.

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Fabienne
où le mystère s’épaissit...
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Curieuse, elle examina l’enveloppe et l’ouvrit en prenant soin de ne pas déchirer le rabat, pensant le recoller ensuite si son indiscrétion lui semblait dangereuse. Le dossier qu’elle contenait s’adressait à la famille d’un patient, résident à proximité.
En parcourant le courrier, l’étrangeté de la maladie décrite retint son attention : l’homme avait visiblement vu les extremités de ses membres s’atrophier et se déshydrater progressivement sans qu’aucun traitement n’enraye le processus.

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MSC
La main
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La jeune fille referma le dossier brusquement. Ces histoires de maladies bizarres, de mal indefini qui somnole ne lui plaisaient pas du tout. Elle pensa à nouveau à son frère qui adorait explorer les coins d’ombre, les tréfonds de la terre. Il aurait certainement aimé cette histoire et il dévorerait ce dossier médical, il émanerait des hypothèses, il appellerait les voisins pour faire des investigations. Elle éprouva un besoin irreprésible de lui parler mais la musique du répondeur, comme d’habitude, lui annonça son absence. Impossible de comprendre ce besoin de s’enterrer, de chercher le noir. "I leaned on the wall and the wall leaned away" disait sa chanson préférée. Le mur d’en face était blanc et propre et immobile et elle rouvrit le livre pour se plonger dans les illustrations gris cendre des gouffres de Skjarfall. La feuille morte surgit entre deux pages sans illustrations et se profila nette et précise contre les lettres. Ses nervures régulières dessinaient un système compliqué de capilaires, de veines et de poils. Au bout de chaque extrémité, on distinguait des ongles fins, cassants et elle poussa un cri étouffé en se rendant compte que non, cette feuille morte n’était pas là par hasard, que non, ce n’était pas une feuille morte, que oui, c’était la main jaunie, déséchée et fine d’un humain. Et oui, à la base de l’annulaire il y avait bien le contour vaguement bleuatre de l’alliance que son frère s’était fait tatouer le jour où il avait épousé Annie, en répétant béatement et saoul sa déclaration d’amour "Never be afraid to love everything"

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mots d’une vie
De l’amour comme crédo
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Annie avait pris sa déclaration au pied de la lettre, aimant sans compter tout et tous : elle fut tour à tour zoophile, pédophile, nécrophile au grand amusement puis désespoir de son mari qui avait cru, tout d’abord, qu’elle mettait son amour à l’épreuve. Mais, voyant qu’elle le regardait à peine éperdue dans cette soif d’amour absolue qui semblait ne pas avoir de fin, il tomba dans un immense désespoir. Il décida de faire effacer l’alliance de leur bonheur perdu mais l’encre résistait comme le sang sur la clé de Barbe Bleue. Une malédiction s’était abattue sur leur amour...

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