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Patrick Vincent
SCRIPT | Patrick Vincent

A vous de jouer !

Lisez le prologue d’un de nos six auteurs et poursuivez l’histoire en vous inspirant des fins de chapitres précédents.

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Prologue
Hervé Walbecq

Titre : Histoires du chien qui avait une ombre d’enfant
Titre du chapitre : Les postillons multicolores
Éditeur : L’école des loisirs

SCRIPT | Hervé Walbecq

Je fais des postillons multicolores. Tout dépend des histoires que je raconte.

Si je parle de coquelicots, de fraises ou de tomates, ils sont tout rouges.

Mais si je parle de la mer, du ciel au printemps ou des yeux d’un petit bébé, aussitôt ils deviennent bleus.

Dans la rue je m’amuse beaucoup.

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Prologue
Joy Sorman
SCRIPT | Joy Sorman

Rose vient d’avoir 14 ans, elle est née à Marseille, a toujours vécu là, dans le quartier du Panier au dessus du Vieux Port, rue de Beauregard.

Rose fait de grandes virées dans son quartier, le rap de Rat Luciano à fond dans les oreilles - Luciano est né là lui aussi et la mère de Rose l’écoutait déjà au début des années 2000 quand il faisait partie du groupe Fonky Family -, elle dévale la rue de la République, la rue du Poirier, emprunte la montée des Accoules, passe devant l’église Saint-Laurent, la maison Diamantée, et souvent achève sa promenade à la Vieille Charité, un ancien hospice qui abrite aujourd’hui un musée, le musée des arts africains, océaniens et amérindiens – et Rose aime particulièrement ce lieu, son silence apaisant, ces objets venus du bout du monde, ces témoignages de cultures disparues, de civilisations bientôt perdues.

Une salle la fascine particulièrement, la salle Océanie et Amériques, celle du professeur Henri Gastaut, un spécialiste du cerveau qui a légué au musée son extraordinaire collection de crânes humains, têtes sculptées, peintes, gravées, ornées de plumes, de coquillages ou de mosaïques. Les têtes réduites des Jivaros, les crânes humains de Papouasie-Nouvelle-Guinée ravissent les yeux et l’imagination de Rose, mais sa préférence va à une tête trophée Mundurucu du Brésil, visage de momie, sculpture d’os, de cire, de cheveux et de dents de tapir, tête d’ancêtre venue du fond des âges, de l’extrémité de la terre, tête de sorcier peut-être ; de sa bouche sortent des cordes, à ses cheveux sont accrochées des guirlandes de plumes, et Rose ne se lasse pas de la contempler, de rêver à son mystère.

C’est pourquoi, le jour où Rose apprend qu’elle va déménager, sa première pensée est pour cette tête Mundurucu qu’elle ne pourra plus admirer aussi souvent, sa première inquiétude, avant ses amis, son collège, est d’être éloignée de ce musée.

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Prologue
Guillaume Guéraud

Titre : Duel dans la vallée
Éditeur : Sarbacane

SCRIPT | Guillaume Guéraud

Sam chevauchait tranquillement vers le ranch Hathaway.

Il aperçut la fumée de loin. Elle s’élevait au-dessus de la plaine et envahissait le ciel clair. Formant un rideau gris entre le sol et les rebords de son chapeau.

Son cheval hennit en arrivant sur place.
Sam observa les dégâts. Le ranch en flammes. Le corps inerte du fermier dans le corral. Les impacts de la fusillade. Et les traces de sabots du bétail qui avait été volé.

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Hervé Walbecq

Titre : Histoires de la maison qui voulait déménager
Titre du chapitre : La robe en papier peint
Éditeur : L’école des loisirs

SCRIPT | Hervé Walbecq

J’adore quand ma maman s’habille en papier peint.

C’est une idée qu’elle a eu un soir où nous recevions des amis. Ce soir-là, toutes ses robes étaient au sale. Il était presque huit heures. Elle se promenait en culotte au milieu du salon, cherchant ce qu’elle allait bien pouvoir se mettre. Les invités allaient arriver d’une minute à l’autre.

Mon papa commençait à s’inquiéter, et soudain elle a crié :
 Je vais me faire une robe en papier peint !

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Prologue
Max Lobe

Titre : La Trinité bantoue
Éditeur : Zoé

SCRIPT | Max Lobe

Voilà près de trente minutes que je suis là, dans les hauts de Lugano, perché sur une grande colline, à attendre désespérément un bus qui ne vient pas. Le soleil est à son plus haut niveau et tape fort sur mon crâne nu, mon Kongôlibôn. Près de moi, il y a une vieille dame. Elle porte une élégante robe de couleur vanille. De longs cheveux blancs balaient ses épaules nues. Il fait tellement chaud que son fond de teint coule et découvre les ridules qui tapissent le pourtour de ses yeux. Cette dame ne cesse de parler. Elle maugrée. Elle grogne. Elle doit être en train de se plaindre de ce retard flagrant des transports publics. Et dire qu’on paye toujours plus cher, je crois comprendre. C’est en italien qu’elle s’exprime. Je lui souris. Je ne sais même pas pourquoi. En réalité, je ne pige pas grand-chose à cette langue. Juste des bribes de ressemblance au passage. Mais comme ma sœur Kosambela a l’habitude de la dire, le français et l’italien, c’est un peu les Bantous et les Helvètes : ce sont des cousins éloignés et peut-être même proches. Du coup, je peux comprendre un tout petit quelque chose de ce que la vieille dame raconte.

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Prologue
Régis Jauffret

Titre : Sévère
Éditeur : Seuil

SCRIPT | Régis Jauffret

Je l’ai rencontré un soir de printemps. Je suis devenue sa maîtresse. Je lui ai offert une combinaison en latex qu’il portait le jour de sa mort. Je lui ai servi de secrétaire sexuelle. Il m’a initiée au maniement des armes. Il m’a fait cadeau d’un revolver. Je lui ai extorqué un million de dollars. Il me l’a repris. Je l’ai abattu d’une balle entre les deux yeux. Il est tombé de sa chaise où je l’avais attaché. Il respirait encore. Je l’ai achevé. Je suis allée prendre une douche. J’ai ramassé les douilles. Je les ai mises dans mon sac avec le revolver. J’ai claqué la porte de l’appartement.
Le système de surveillance a enregistré ma sortie de l’immeuble à vingt et une heures trente. Je suis montée dans ma voiture. Un orage avait éclaté dans les lointains du lac. J’ai brûlé les feux rouges. Je suis rentrée à la maison. J’ai dit à mon mari que je partais en voyage.
 Tu as des yeux de folle.

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Prologue
Christophe Boltanski

Titre : La cache
Éditeur : Stock

SCRIPT | Christophe Boltanski

Je ne les ai jamais vus sortir à pied seuls ou même de conserve. Accomplir cet acte tout simple qui consiste à déambuler le long d’un trottoir. Ils ne s’aventuraient hors de la maison que motorisés. Assis, l’un contre l’autre, à l’abri d’une carrosserie, derrière un blindage, même léger. Dans Paris, ils circulaient à bord d’une Fiat 500 Lusso, de couleur blanche. Une voiture simple, maniable, rassurante, à leur échelle, avec sa rotondité, sa taille naine, son compteur de vitesse gradué jusqu’à 120 km/h, son moteur bicylindre à l’arrière qui produisait un râle, un toug-toug de vieux canot crachotant. Ils la garaient dans la cour pavée, face au portail, prête à partir, le long de l’aile principale, presque agglutinée au mur, comme la capsule de sauvetage d’une fusée.

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