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Alexandre
Les flammes
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Salomé fut tirée de son sommeil par un bruit inhabituel. Elle en était sure : elle avait entendu un cri. "Qui donc fait la fête à cette heure avancée" fut sa première réflexion, mais elle eu rapidement la conviction que c’était plus grave que ça. Elle se leva en vitesse et se précipita à sa fenêtre. Ce qu’elle vit lui serra le coeur, et elle dut s’accrocher aux barreaux pour ne pas tomber : son jardin était en flamme, et avec lui, toute une partie de la maison. Il fallait qu’elle sorte vite, et qu’elle prévienne les autres.

Le couloir était vide. Les chambres également. "Où sont-ils tous passés" se demanda-t-elle. Elle n’eut pas le temps de pousser la réflexion plus loin qu’une fumée grasse commença à envahir les lieux. Salomé était tétanisée : elle ne savait plus par où passer pour sortir. Elle tournait sur elle même, regardant à droite, regardant à gauche, mais ne sachant se décider. C’est alors qu’une ombre l’enveloppa.
Elle cria.

"Arrête de te débattre, il faut qu’on sorte !"
Jean-Sigismond, le fils du voisin, résolument d’origine germanique. "Mais que fait-il donc dans la maison" pensa Salomé, peu habituée à l’accent prononcé de son voisin. Elle se laissa toutefois trainer à travers les couloirs, qu’il semblait mieux connaitre qu’elle. Derrière, tout semblait s’écrouler au fur et à mesure qu’ils avançaient. Mais elle ne s’en souciait guère. Elle était sous le choc. La seule chose qui l’intéressait c’était le pourquoi de la présence de Jean-Sigismond dans sa maison. Etait-ce un voleur ? Peut-être était-il pyromane ? C’était sûrement sa faute s’il y avait le feu, il fallait prévenir la maréchaussée.

Une bouffée d’air frais. Avant qu’elle ne puisse comprendre ce qui lui arrivait, Salomé fut projetée dans le jardin de ses voisins germaniques. Elle s’affala entre un plan de tomates et une citrouille. Se secouant, elle jeta un oeil autour d’elle. Sa maison n’était plus qu’un brasier fumant, mais sa famille était sauve, près d’elle, entourée par les parents de Jean-Sigismond, Friederich et Gertrude.

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John "Cyrano"
La Rébellion
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Comment imaginer que ces "gens" comme disait sa mère metteraient le feu à leur maison. A eux "les maitres" ! Bien sûr, ils avaient attendu la nuit. Salomé avait d’abord entendu le lond mugissement de la foule en colère. Puis le ciel, moiré de la nuit s’était embrasé, par la lumière que renvoyait les torches.
Salomé était affolé ou excité. Enfin un évènement allait bouleverser sa vie. Enfin, elle allait sortir de la maison. Sortir ? Sur le moment, l’enfermement vécu comme un ennui, se transformait en peur. Et si elle restait dans la maison ?
Heureusement, Ebène, leur majordome l’avait enmené rejoindre sa famille.
Maintenant, près de sa famille, avec la famille Desborde de Clamore, ses voisins, elle se retrouvait devant la foule en colère.
Son père, toujours digne, quelque soit la situation s’apprétait à prendre la parole :
"Je vous en prie, calmez-vous ! Et parlons. Je pense ...
 C’est à nous de parler aujourd’hui !"
Katanga, le meneur, avait pris la parole. Il était massif. C’était le chef des plenteurs.
"Il est temps pour vous d’accepter de nous écouter. La situation ne peut plus durer comme cela. Les conditions de vie dans la plantation sont au delà de ce qui est supportable. Vous avez cessez aujourd’hui de nous traiter en esclave."
Salomé ne perdait rien du dialogue. Elle observait le regard interloqué de son père, puis celui, décidé, vif, de Katanga.
Gertrude s’était rapprochée d’elle et lui avait pris la main. Elle tremblait. Leur maison n’était plus. La quiétude et la sécurité avait volé en éclat.
"Que voulez-vous Katanga ? dit posement son père.
 Vous allez nous suivre, vous et votre famille, ainsi que vos amis.
 Et les enfants ? cria ma mère.
 Tout le monde est concerné. Tout le monde vient.
Il est temps que le monde comprenne que les temps on changé. La France, les Droits de l’homme, de tous les hommes"
Katanga ouvra la marche vers l’Hotel de ville, près du port.
Salomé le savait, sa vie allait changer. A tout jamais.

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Chamalow Aveugle
La marche des poissons
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Cette marche sur l’irrationnalité, contre vents, sables et poisse s’étirait en longueur, tel un sexe sans fin. Les marcheurs s’engageaient au-delà de leur vie. C’était une excitation vitale qui animait tous ces hommes et ces femmes, tous ces corps humides, transpirants, frappés par la poussière. Ils étaient devenus des poissons. Des maquereaux cuits et crasseux lancés contre la forteresse imbécile de la municipalité.
Salomé n’était plus. Elle avait fondu. Elle était le banc.
Cette conscience de poisson ne pouvait que ruser le pêcheur, le priver d’air par surprise et le noyer.
Dans ce flux vigoureux apparaissaient des fantômes. Des corps tombaient sans cesse. Jean Sigismond. Gertrude. Friedrich.

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Antonin
Fin de tempete
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Le tourbillon s’arrêta d’un coup, et l’embarcation s’immobilisa. Le silence était tombé, et Katanga entendait son coeur battre dans le fond de ses oreilles. Seul, il souriait.
Le bruit des galets froissés par la proue réveilla son attention engourdie. Avec vigueur, il sauta de la barque et la hissa sur le rivage. Impassible, la mer claquait grisement ses menaces, mais il ne la craignait plus. La tempête était passée sur lui ; ils n’avaient plus rien à se dire. Les mains gerçées par le sel, il extirpa la corde de sous son siège et l’enroula autour de sa ceinture. Katanga riait, à présent. La langue de sable noir déserte résonnait en rythme avec lui. Toujours riant, il tourna le dos à l’eau et enfonça ses pieds dans la dune, toujours plus avant vers les collines. Vers la liberté.

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