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lysa
les racines
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La mère de Salomé était pourtant une terrienne, une femme de labeur. Toute sa vie durant elle avait lutté contre le mépris que les gens du quartier lui portait. Elle qui était née là-bas. De l’autre côté de la mer. Tous les matins à l’aube, elle se rendait au marché du quartier et négociait âprement fruits et légumes. En revenant du marché, elle mettait en route le repas familial puis se dirigeait vers le fond du jardin.
Un temps incompressible qu’elle passait au milieu des plantes aromatiques, on l’entendait parfois murmurer mais jamais Salomé ou ses soeurs ne s’aventuraient à la rejoindre. Il en était de l’harmonie familale.
Susan, elle tenait ce nom de la mère de sa mère, était arrivée dans le quartier il y a vingt ans déjà, le ventre arrondi par l’arrivée imminente de Salomé.
Salomé n’en savait pas plus sur son enfance et sur sa généalogie. La famille se résumait pour elle à ce noyau dur, sa mère, ses deux soeurs et elle.

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Claude
Et cet homme d’ou venait-il ??
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Alors rien n’est simple...

Lui Emilio avait dans une vie antérieure rencontré la maman de Salomé : elle avait 17 ans et se prénommait Mélosa.
L’éclair, le coup de foudre bien sûr suivi du coup de bambou. La nouvelle, le bébé Salomé, lui sans boulot, son père aux Etats Unis.
Il prend le bateau, la fuite, un mois de traversée, arrivée dans la baie de New York, plein d’illusions.
Débarquement à Elis Island pour l’immigration mais gros problème... Sur le bateau contaminé par des malades douteux, il est mis en quarantaine. Il voit de loin les quais de débarquement de la ville sans pouvoir accéder au pays de rêve, pas de téléphone, pas de courrier, son père ignore tout de la présence de son fils si proche et Mélosa l’imagine débarqué dans sa nouvelle vie ! Un bateau affrêté attend dans la baie pour le retour à la case départ. Berk, berk, berk.

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Claude B.
Un bateau sans fond, un écho sans fin...
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Dans les soutes de la mémoire familiale, des strates de produits disparates et de machines complexes s’enchevêtraient dans un désordre au sens savamment caché. Les chants de "leurs gens" devaient être inaudibles à l’écoute des enfants à l’affût des vents contraires. La mère de Salomé avait élevé une muraille de parenté, des parrois d’incommunicabilité, une coque étanche à toutes houles des chemins de traverse sociale, à toutes les marées d’humanité qu’une enfant attend pour construire son propre Monde. Dans ces cales à multiples fonds tout était organisé pour que s’évanouissent les cadences des sens venus d’ailleurs. Salomé sentait le piège du petit monde familial se refermer sur elle. Elle laissait résister de son regard immense comme un défi aux connivences et aux compromissions certes protectrices mais ruinant tout élan innovant. Une question tournait autour de sa conscience neuve : comment prendre appui sur les flots mouvants et faire virer ce navire navrant vers les horizons du décalage salvateur des générations ? Colmater les brèches, fixer un cap, trouver une énergie. Explorer les terra incognata aux odeurs nouvelles pour voler de ses propres ailes....

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Fay
Joe & Jon
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Partir, enfin, ne pas se retourner, jamais, ne rien regretter, aller toujours de l’avant, ne pas s’arrêter, jamais. Salomé ne veut plus entendre parler de sa vie d’avant, trop de mensonge, d’horreur, de souffrance. Elle ne veut plus en entendre parler. Elle à le sentiment de vivre, enfin, avec cet air de la mer qui à une odeur de liberté. "Ca va aller ?" dit une voix à son oreille et elle sent une main sur son épaule, elle se retourne et voit deux hommes, identiques, grands, roux, barbus, l’image que l’on se fait des vikings dans les histoires du grand nord.
"Moi c’est Joe" dit l’un.
"Et moi Jon" dit l’autre.
"Moi c’est Salomé, enchantée." Elle sourit "et oui ça va, ça va merveilleusement bien même."
Après plusieurs mois de voyage, ils ne comptaient plus les jours, les vivres et l’eau potable devenait rare, il devenait urgent de trouver une terre. Salomé se mit même à regretter sa maison qu’elle avait haï, juste pour pouvoir manger un plat que lui faisait son cuisinier, mais plus de poisson, elle ne pouvait même plus supporter l’odeur du poisson, le seul aliment qu’ils mangeaient sur ce bateau, et les lits... son lit confortable, avec sa couette douce lui manque terriblement. Alors qu’elle regrette sa maison pour la centième fois, le guetteur hurle : "TERRE EN VUE ! Nous somme sauvé !" Tout l’équipage court sur le pont criant de joie. Salomé était porté par les deux jumeaux, Joe et Jon, elle était devenue leur petite sœur. Elle est la seule sur le navire à savoir les différencier, elle le fait même naturellement. "Mais c’est simple pourtant, Joe à les yeux gris et Jon à les yeux bleus" répète-elle toujours énervée aux autres matelot qui lui demandent "Mais Salomé, comment tu fais ?". Joe pleure, Jon se retient, Salomé les connait bien et sais que Jon ne pleurera pas, trop fière pour ça. Joe lui n’a pas peur de montrer ses sentiments, les deux frères se ressemblent peut être physiquement mais leur mentalité est différente en tout point, Joe est franc, montre ses sentiments et n’a pas peur de foncer dans le tas. Jon, lui est plus réservé et préfère agir dans l’hombre, il a toujours protégé les personnes sans que cela ce sache.
Le capitaine veut faire un discours pour la forme : "Mes chèrs matelots, après ce long voyage, enfin une terre en vue. Que cette terre soit fertile et que son eau sois potable, et qu’il n’y ai pas de cannibales pour nous manger !" Rire, sourire, joie, tous sont heureux.
Salomé monte dans la barque pour se diriger vers cette nouvelle terre avec ses frères de voyage.

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