Ce jour-là, 14 février, la journée des amoureux. Je suis arrivé à l’école, la boule au ventre, avec rangée dans mon sac, la carte que j’avais confectionnée pour la belle Marie. J’avais décidé de lui offrir à la fin de la journée, quand l’école serait finie.
16h30. La sonnerie retentit et mon cœur bat la chamade. Quand je sors de l’école, je vois Marie qui m’attend quelques mètres plus loin. Malheureusement pour moi, cet idiot de Mickaël m’attend lui aussi. J’essaie de l’éviter, mais il accélère le pas et s’arrête devant moi. Cette grosse brute me regarde avec un sourire narquois avant de me dire :
– Alors minus, qu’est-ce que t’as pour moi aujourd’hui ?
Devant mon silence et mes joues écarlates, il m’arrache le sac à dos en explosant de rire. Il l’ouvre, le secoue pour le renverser, s’empare de mon goûter et voit la carte destinée à Marie. Cernant le désespoir dans mon regard, il se met à la déchirer, puis lance les mille morceaux sur moi.
Encore une horrible journée pour moi.
Je regarde Marie, apeuré, me relève tant bien que mal, et m’empresse de rentrer chez moi en courant, évitant de me retourner.
Il se met à pleuvoir, je glisse en arrivant chez moi. Je me suis blessé à la jambe. Papa ne sera pas là ce soir, une fois de plus. Et maman va rentrer plus tard. Le ciel est de plus en plus menaçant, je vais avoir peur tout seul à la maison... Aujourd’hui est vraiment une horrible journée.
Maman m’a téléphoné, cette soirée n’est pas comme les autres car c’est la Saint Valentin. Surprise ! Maman s’est retrouvée à la table d’un grand restaurant et va donc rentrer plus tard que prévu.
Mais ce soir j’aurais tant voulu me faire dorloter par ma maman car ma journée d’école a été difficile. A la sortie j’ai eu l’impression d’être suivi mais je n’ai rien osé avouer à ma maman, je ne voulais pas lui gâcher sa soirée surprise.
J’entends à présent des bruits au rez de chaussée et j’ai l’impression que quelqu’un visite notre maison. Est-ce le fruit de mon imagination ?
Il est là, il monte, j’entends les marches craquer, mon sang se glace.
Sur le pas de ma porte. Il a un masque, pour ne pas qu’on le reconnaisse. Il s’avance devant moi, il me regarde et il enlève son masque. Derrière ce masque, je reconnais le visage de mon papa. Je lui dis :
– Mais pourquoi tu as fais ça ?
– C’est pour ton bien ! Les personnes avec qui tu vivais étaient dangereuses...
Ecoute, comme je te dis au téléphone, tu ne crains rien....ces personnes sont lointaines et ne pourront intervenir dans la décision. As tu vu Tom avant hier, pourra t-il modifier la soirée de demain soir ? Et son papa vient-il pour le cours de français ce soir - Je ne pourrai pas arriver avant 21 heures. Mais j’ai peur maman et toi tu es bien loin. Arrives très vite, je serai rassurée.
