D’abord il ne vit rien, les nuages cachaient la lune. Il ne pouvait faire confiance qu’en son ouïe. Il lui sembla que le loup était sur sa gauche : un grognement, bien trop proche à son goût. Il leva le fusil, bon sang, qu’est-ce que ce machin pouvait être lourd ! Et là, miracle, un rayon de lune apparut sur la bête qui tourna immédiatement la tête vers Antoine. Une seule pensée envahit le berger, tirer et sauver sa peau. Le loup le fixait et Antoine mit en joue. Puis il resta tétanisé, non par la peur, mais par le regard quasi hypnotique du loup qui maintenant avançait, oubliant un instant sa pitance bêlante et apeurée pourtant offerte à portée de gueule. Si Antoine ne réagissait pas, une catastrophe allait se produire...
